On est 3 millions à être en recherche d'emploi !
Non, je n'écris pas chômeurs,
beaucoup ne touchent pas les allocations de chômage.
Mais c'est un
taux historique. D'ailleurs, on est beaucoup plus, puisque ces 3
millions sont métropolitains, n'ont pas travaillé depuis 1 mois,
cherchent un CDI à temps plein, sont immédiatement disponibles et
sont considérés comme « actifs » dans leur recherche.
Par exemple, vous avez travaillé 3 heures pour l'inventaire d'un
magasin le mois dernier, vous n'êtes plus dans la catégorie A, vous
n'apparaissez plus dans les statistiques. A l'inverse, vous pouvez
être inscrits à Pôle Emploi pour une recherche de poste alors que
vous êtes déjà en poste. Vous n'apparaissez pas dans les
statistiques médiatisées non plus. Je ne sais pas comment vous êtes
considérés si vous êtes un podcasteur à succès qui gagne des sous en publiant des
vidéos sur le net ?
Au final, on peut estimer à près de 5millions le nombre de personnes en recherche
d'emploi en France.
Google met à disposition des donnés
publiques (estimation OIT je pense) qui estiment à plus de 10% le taux de chômage. Comme en 1993, et
ce n'est pas près d'aller mieux.
1 – La crise
On le sait, depuis 2008, c'est la crise
[née avec les subprimes, et
une des banques dont on aura découvert le nom à cette occasion
s'appelle Goldman Sachs.] : l'économie va mal, les
finances baissent, les ménages consomment moins, la production
baisse, l'économie va donc mal...
Ce qui n'empêche pas les grandes
sociétés de verser des dividendes records, mais ça ne doit pas
jouer sur l'économie...
Mais vu que ça va mal, les prix vont
augmenter pour compenser la baisse de consommation, donc la
consommation va baisser.
2 – L'austérité
Un dossier du magazine Challenges de cette semaine relève les risques de
l'austérité, notamment en citant des extraits de 3 ouvrages qui
vont sortir :
« L'histoire montre que
l'austérité n'a presque jamais fonctionné, et la théorie explique
pourquoi il ne faut pas s'en étonner. Les récessions sont
provoquées par une insuffisance
de la demande : la demande globale est inférieure à
ce que l'économie est capable de produire. »
Joseph
STIGLITZ
(prix Nobel d'économie 2001) : Le
prix de l'inégalité,
LLL
3 – Le changement, c'est pour
quand ?
Le nouveau Président de la République
a été élu, entre autre, pour renégocier les traités européens
qui forcent à l'austérité et parce que son prédécesseur poussait
à la rigueur plutôt qu'à la relance.
Il a même nommé un « Ministre
du Redressement productif » en gage de sa vision dans la
relance.
Sauf que le traité n'a pas été
renégocié, que les prix s'affolent (carburants, gaz, électricité,
etc.) et que le gouvernement s'enfonce dans la rigueur. Tant pis pour
la relance, on verra cela dans 4 ans, histoire de préparer sa
réélection...
Cela m'amène au deuxième extrait de
livre du magazine :
« […]
si l'économie est profondément déprimée et si les taux
d'intérêt sont déjà voisins de zéro, il n'y a pas de
compensation possible à l'effet de la réduction des dépenses, qui
accentue alors la dépression -et cela fait baisser les revenus,
annulant du moins en partie la réduction du déficit recherchée. »
Paul
KRUGMAN (prix
Nobel d'économie 2008) : Sortez-nous
de cette crise... MAINTENANT !,
Flammarion.
La raison de cette austérité est
simple : il faut rassurer les marchés !
4 – Les marchés
Il faut rassurer les banques sur le
fait qu'on ne va pas dilapider l'argent qu'elles nous [enfin, à
l'Etat] prêtent. Sauf qu'on en fait ce qu'on en veut, de l'argent
qu'on emprunte, non ? Du moment qu'on le rembourse ? Et
pour rembourser, il faut qu'on lui fasse faire des petits, à cet
argent !
Or, se montrer sévère, et ne pas
dépenser pour autre chose qu'aider les entreprises (dans lesquelles
lesdites banques ont des intérêts) permet de montrer patte blanche
auxdites banques. Sauf qu'on ne relance pas forcément l'économie,
donc on ne récupère pas franchement la mise, donc on finit en
faillite. Et qui va en profiter pour racheter à pas cher les
propriétés des états ? Les banques ! Puisqu'il n'y a
plus qu'elles qui auront des moyens (même pas d'argent, non, elles
le feront en compensation des dettes qu'on leur doit) !
D'ailleurs, vous remarquerez que les
états participent au financement de la Banque Centrale Européenne,
qui prête aux banques pour qu'elle puisse prêter aux états. Sauf
que les banques prêtent aux états à un taux plus élevé que celui auquel
elles empruntent à la BCE... qui est financée par ces états.
Donc en gros, les impôts que nous
payons à l'Etat vont dans une caisse commune qui est mise à la
disposition de structures privées qui prêtent à l'Etat en touchant
au passage une plus-value (payée par... nos impôts)...
Mais qui dirige la BCE qui met en place un tel système ?
Ha oui, un ancien banquier de Glodman Sachs !
Et qui dirige les états qui se
laissent ainsi dévaliser ? La Grèce et l'Italie ont été
dirigées par des anciens de Goldman Sachs (qui n'ont pas été élus
à leur poste, mais désignés), l'administration des USA s'appuie
sur des conseillers issus de Goldman Sachs...
5 – Et demain ?
Je laisse la parole au troisième
extrait cité par le magazine Challenges :
« La spirale absurde dans
laquelle l'Europe s'est laissée entraîner est devenue la suivante :
réduire les déficits, mais au risque de casser la croissance, puis
de combler le manque à gagner dû à la récession par de nouvelles
mesures d'austérité. De 1930 à 1932, le chancelier Bruning,
voulant à l'époque rassurer les marchés sur la crédibilité de
l'Allemagne, avait mené une politique de rigueur de même nature,
qui fit grimper le taux de chômage à des niveaux stratosphériques,
supérieur à 25% de la population.
Ce chiffre est celui qu'atteignent
en 2012 la Grèce et l'Espagne. En Allemagne, cette politique
conduira à la radicalisation de la vie politique et mènera à la
prise de pouvoir par Hitler, en 1933, moins de quatre ans après le
déclenchement de la crise... En Grèce, aux élections de mai 2012,
le parti nazi L'Aube dorée entrera au Parlement. »
Daniel COHEN
(prof d'économie) :
Homo economicus, prophète
(égaré) des temps nouveaux,
Albin Michel
La
crise avait inspiré l'austérité, qui avait conduit à Hitler, qui
avait conduit à la guerre.
L'histoire
nous donne une leçon. Si le commun de mortels chercherait à éviter
la guerre, en refusant l'austérité, j'imagine que l'austérité
actuelle est une volonté réelle d'aller vers la guerre.
En
tant qu'urbaniste je reconnais que la guerre permet de raffraichir le
visage de la ville efficacement, mais la solution paraît radicale,
il doit y avoir une autre raison.
Tiens,
peut-être parce que Goldman Sachs a des intérêts dans l'indutrie
de l'armement ?
6 –
Un plan B
Une
dernière fois, je reprends un extrait dans le magazine :
« […]
une expansion des dépenses publiques peut provoquer, très
concrètement, une expansion de la production, en créant des emplois
occupés par des gens qui, sans elle, auraient été chômeurs. Un
ménage isolé, quand il dépense plus qu'il gagne, ne peut changer
la macroéconomie. Un gouvernement national peut le faire. Et
l'augmentation du PIB peut être plusieurs fois supérieure à la
somme que dépense l'Etat. »
Joseph
STIGLITZ :
opus cité
Belle
conclusion, non ?
.
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