N'étant pas cinéphile je n'avais pas d'a priori sur le réalisateur, qui a fait dans la gaudriole auparavant. Et on retrouve des éléments qui dénotent au montage, qui semblent légèrement ratés, mais qui sont peut-être juste en décalage pour faire écho au personnage principal, lui-même en décalage avec le monde qui l'entoure.
Dès les premières images on est scotché, la lumière, les couleurs, le cadrage, bref, la "photographie" sont incroyables.
Et surtout la ville. Crasseuse, dégueulasse, on est loin des décors mis en scène auxquels on est habitué, on a l'impression de voir une vraie ville, poisseusse, une cité dortoir dans laquelle les voisins s'engueulent et pissent dans l'ascenseur.
Je ne sais pas si les extérieurs ont tous été filmés dans de vrais quartiers ou si la reproduction par les décorateurs a été minutieuse.
A tel point que certaines séquences, qui ont véritablement besoin d'une mise en scène (par exemple les scènes d'émeutes), semblent avoir été tournées dans un décor factice, parce que les éclairages et les matériaux paraissent moins véridiques.
L'histoire est à l'avenant !
Dans les années 1980 (voir le film de Burton) pour obtenir le mal absolu vous preniez un brigand haut placé dans la pègre locale et vous les balanciez dans un bain d'acide. Désormais pour le même résultat vous prenez un gars lambda et vous le balancez dans la société.
D'ailleurs, après coup, j'ai presque regretté que la montée en puissance parte d'un point déjà donné (Arthur Fleck a un handicap qui le fait rigoler quand il stresse) alors que le même propos eût été encore plus fort si le héros n'avait pas ce passé lourd (avec ce handicap et avec sa mère). S'il avait été un Gothamer moyen, en galère, qui dégringole avant de péter les plombs, tout n'aurait été que plus fort. Mais peut-être risquait-il d'inspirer trop de personnes qui se seraient aujourd'hui reconnues dans son profil ?
Un film à voir, et pourquoi pas à revoir !
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