mercredi 23 juin 2010

La France éliminée - 3/3

Ca y est, c'est fait, l'équipe de France s'est humiliée face à l'équipe d'Afrique du Sud. Retour maison, vous ne passez pas par la case départ, vous ne touchez pas les 5 millions.
Evidemment, tout cela me ramène à mon thème d'études préféré : l'identité territoriale !


Illichville, la ville sans voiture - Avidor Studios





Cette coupe du monde de foot aura permis de se poser la question à plusieurs reprises, plus efficace qu'un débat national !
… heu non, même pas en fait, mais pas grave, prétextons, prétextons !


Que retient-on de l'Afrique du Sud ?
La fronde des milliardaires de l'équipe de France, peut-être le nom du vainqueur (surtout si c'est l'Argentine), et évidemment :



Quid de la pauvreté, de la corruption, de l'apartheid encore latent dans certaines régions ?




Autre scandale que celui de l'équipe de France qui se déchire sur et hors les terrains, celui de la publicité virale qu'aurait orchestré la marque de bière Bavaria :




Y-a-t-il vraiment sujet à débat ? Une entreprise se fait une publicité, a priori nationale car la campagne de lancement n'a pas dépassé les frontières hollandaises, en offrant des vêtements « officiels des supporters ». Sur le marché intérieur, la ligne de vêtements est représentée par deux femmes de joueurs de la sélection orange (Sylvie van der Vaart, épouse de Rafael van der Vaart et Yolanthe Cabau van Kasbergen, compagne de Wesley Sneijder)




Bon, et après ? Où est le mal ? Une entreprise qui soutient officiellement son équipe nationale sans en être sponsor officiel, on aura vu la même chose chez Opel / Vauxhall proposant des Corsa aux couleurs des pays européens alors que Hyundai est partenaire officiel de l'événement :




Ha pardon, j'avais oublié, on n'est pas là pour le sport, alors les supports sans argent, on n'en veut pas…




On nous rabâche les oreilles d'Europe, mais avez-vous déjà vu un drapeau européen en compétition officielle ? Non, chacun reste dans son pays.


Résultat, chacun défend son drapeau, parfois en tapant sur celui qui défend le drapeau d'en face (mais on en a déjà vu se taper dessus entre partisans d'un même drapeau), et alors que les jeux du cirque nous font oublier les problèmes du quotidien (une crise ? Où cela ?) l'emballement médiatique actuel aura au moins réussi à jeter un bel écran de fumée sur les montées des nationalistes extrêmes un peu partout dans le monde, y compris chez nous, en Europe.


La séduction puis la milice : affiche du Jobbik Magyarországért Mazgalom (16,71% aux législatives de 2009) / défilé de son groupe paramiitaire Magyar Garda en 2007 (dissous en 2009) - photo : Associated Press


Berlusconi cite Mussolini en exemple, Israël n'en finit plus d'outre-passer le droit international pour se « venger » (d'on ne sait plus quoi) sur les civils Palestiniens et sur les humanitaires internationaux, la Hongrie attribue un passeport aux citoyens de pays voisins descendants d'ancêtres Hongrois d'avant la première guerre mondiale, la CIA attaque aux drones les civils Pakistanais enver toutes les décisions démocratiques, etc.


La liste des dérives ultra-nationalistes est encore longue. Juste après une crise financière (qui aura permis de faire le point sur les attentions des gouvernements : alimenter la finance destructrice et délaisser les populations touchées), comme en 1929 (sauf qu'il paraît que dans cette crise se détruisent plus d'emplois par semestre qu'il n'en existait dans le monde entier en 1929) qui avait conduit à la montée de nationalismes extrêmes puis à la guerre mondiale.
Est-on sûr d'être à l'abri d'un nouveau conflit ?
Les gouvernements cherchent-ils à l'éviter ?
Ou au contraire, préfèrent-ils parier sur un conflit pour relancer l'économie des fabricants d'armes (et donc leurs actions en bourses) ?


Je ne suis pas politologue, donc je n'ai pas de réponse construite à ces questions, mais si je les pose, vous devinez ce que j'en pense au fond.
Un nouveau conflit, évitable, mais tellement profitable, d'abord loin, ailleurs, puis chez nous, chez soi, soi.


Statue du général De Gaulle face aux 50 otages à Nantes.


L'identité des territoires et des communautés m'intéresse en cela qu'elles enrichissent une vie commune.
Mais lorsqu'elle est récupérée à des fins politiciennes, la mémoire est trompée.


Je termine donc sur cette note plus légère (oui, quelques matches de balle nous auront emmené loin en quelques jours) : la ville de Nantes a installé au sommet du Cours des 50 otages (principale artère de la ville) une statue en l'honneur de Charles De Gaulle (qui a représenté la révolte face à la débâcle politique et militaire en 1940, tiens, encore une France qui perdait).
L'ironie leur a fait placer cette statue pour qu'elle regarde le monument des 50 otages de l'autre côté de la place. Un monument à la mémoire des résistants communistes fusillés par l'armée nazie. Symbole de l'entente entre « le général » et la France opprimée sans doute. Mais c'est tirer un trait rapide sur la détestation réciproque entre De Gaulle et les communistes (qui ne les a pas empêché d'œuvrer ensemble autour de la résistance, de la libération et de de la reconstruction).


Un raccourci de plus dans l'histoire…



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