En 1998, j'avais passé quelques semaines en Afrique du sud, et le premier match était France - Afrique du sud, donc j'ai regardé, et j'ai aimé les jeux des deux équipes, et j'ai suivi le reste de la compétition. Je suis même allé avec mon père voir la finale sur un petit écran installé sur une place publique du village, genre communion solennelle des Français autour de leur équipe « black, blanc, beur ».
Sauf que je n'aime pas le drapeau.
Prix spécial du jury « Politiquement incorrect », FNAC Nice
Cet attachement à un pays, à une frontière délimitée par des puissants à d'autres moments de l'histoire, lorsque l'on pourrait construire une union des peuples, voilà bien du patriotisme « à la grand-papa ».
Musicien amateur, je joue pour les commémorations (8 mai, 25 avril, 6 juin, 14 juillet, 11 novembre) parce que je me dis que ces gens qui se sont battus pour un drapeau sont morts en croyant à une « liberté » qu'ils voulaient défendre. Mais je n'y crois pas moi-même en voyant les dirigeants nous guider au quotidien vers des solutions néfastes pour nous et pour l'humanité.
Supporter son équipe nationale, c'est se rattacher à sa nation, donc à son pays, donc être prêt à mourir pour lui (j'exagère ? Demandez leur avis aux soldats envoyés en Afghanistan).
D'ailleurs, si l'on est en train de découper le droit à la retraite des salariés (mais pas celui des ministres, des députés, ou des financiers bizarrement), je ne crois pas que le budget de la défense soit en baisse (presque la moitié de la dette nationale).
Le système des retraites en France est né en 1936 (Front Populaire), transformé en système par répartition par le gouvernement de Vichy avant de prendre sa forme actuelle lors de l'immédiat après-guerre, notamment avec des propositions du Conseil National de la Résistance.
Ce rappel historique pour exprimer que j'ai plutôt l'impression que si les armées d'Hitler ont perdu la guerre, ses idées l'ont remportée (je reviendrai un jour futur sur ce point, les 17 juin -appel à la capitulation par Pétain- et 18 juin -appel à la résistance par De Gaulle- dont nous avons entendus célébrer les 70 ans n'étant pas le meilleur contexte pour se consacrer à la question). Sauf que la dictature n'est plus militaire, mais économique. Je laisse Danièle Mitterrand exprimer cette idée (France Inter a demandé à 18 personnalités politiques et de la résistance de répondre à l'appel de De Gaulle le 18 juin) :
Danièle Miterrand - photo : France Inter
La FIFA compte gagner 2,2 milliards de dollars durant cette compétition (estimations de 3,3 milliards de gains contre 1,2 milliards de dépenses), après avoir annoncé plus d'1 milliard de dollars de revenus pour 2009 (dans les 880 millions d'euros, pas mal pour une organisation non-lucrative). Combien reviendront aux Sud-Africains (le gouvernement a consacré 4,6 milliards de dollars aux travaux de préparation) ?
Quelle paix peut être défendue par des joueurs que l'on a sortis du système d'éducation à l'adolescence pour les former à marquer des buts ? La FIFA rassemble plus de pays que l'ONU (207 pour 192), je trouve cela symptomatique.
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