dimanche 24 octobre 2010

Tuba 8 : Littérature

Dimanche dernier, l'Amfifanfare a animé la bourse aux livres organisés par la bibliothèque d'Orvault. Et j'en ai profité pour dénicher un petit recueil sur la musique, de 1895.



Je crois que ce qui m'a décidé à l'acheter, c'est la description de quelques instruments de l'époque que nous ne connaissons malheureusement plus aujourd'hui, dont l'ophicléide, dont le physique a sans doute inspiré Adolphe Sax pour la mise au point des saxophones, mais dont la disparition est surtout liée à leur remplacement par les tubas et saxhorns :




Et je me délecte aussi à la lecture du chapitre consacré au cornet à pistons : « L'instrument qui demande le moins d'étude, mais aussi le plus vulgaire ; son tube très court ne lui permet d'émettre que les harmoniques graves, de 2 à 8 au plus, et son timbre manque totalement de noblesse et de distinction. […] à l'occasion, il prétend imiter le cor et la trompette, instruments héroïques ; mais cette imitation ressemble souvent à une charge ; c'est le gamin de Paris de l'orchestre, et il est mieux à sa place dans les orchestres de bals publics ou de café-concert qu'à l'Opéra ou dans les grands concerts symphoniques, d'où il serait heureux de le voir disparaître. »





A l'origine était le cornopéan, hybride de trompette (naturelle) et de cor, permettant de se rapprocher du timbre et de la tessiture de la première tout en bénéficiant de la facilité d'exécution du second (grâce aux pistons). C'est Charles Sax (le père d'Adolphe) qui améliorera le fonctionnement des pistons au début du XIXème siècle, puis ce sera à son fils Adolphe de parvenir au cornet à pistons une quinzaine d'années plus tard. Il est aidé en cela par Jean-Baptiste Arban, professeur au Conservatoire de Paris, et dont la méthode d'apprentissage est aujourd'hui encore la base essentielle dans le monde entier pour les cornettistes et les trompettistes.
Le cornet actuel (avec système Perinet) date du début du Xxème siècle, et il est souvent utilisé pour les enfants débutants (moins lourd, nécessitant moins d'air) malgré une technique de jeu légèrement différente.


Le cornet en prenait déjà pour son grade quelques pages auparavant, dans la description de la trompette (entendez naturelle, sans coulisse ni piston) : « Ce bel instrument tend, hélas ! à disparaître de l'orchestre, où sa place est envahie soit par la trompette chromatique, soit, plus malencontreusement, par le cornet à pistons, le type de la trivialité […]. »


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Bon, c'est pas le tout, mais mes pistons de tuba sont toujours grippés...

LAVIGNAC Albert, 1895 :  La musique et les musiciens. Librairie CH. DELAGRAVE, Paris.






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